Quel que soit le projet sur lequel travaille un architecte ou un maître d’ouvrage, le sujet va un moment ou à un autre s’inviter de lui-même : qu’en est-il de l’insertion paysagère du futur bâtiment ?
Mieux vaut ne pas attendre l’exercice obligatoire prévu à cet effet dans le dossier de permis de construire et qui s’impose en fin de course. Considérer que la question de l’intégration paysagère est juste un problème consistant à choisir le bon logiciel qui pour ajouter des arbres et des petites fleurs au schéma d’ensemble du bâti serait une erreur.
L’élément paysager n’est pas juste affaire de document d’urbanisme.
Non, mieux vaut se plonger dans la littérature produite par les CAUE (voir notamment cet article du CAUE des Landes) ou par les Parcs naturels régionaux à propos d’aménagement paysager et d’insertion dans le paysage. Et étudier comment ils conseillent d’utiliser la végétation dans un projet. Dans les allées, sur les murs, sur les toits ?
Au fond, la véritable question est : “comment faire en sorte que la présence du bâtiment dans le paysage apparaisse évidente, naturelle ? “
La toiture végétalisée extensive, nouvelle star de l’insertion paysagère.
Les spécialistes de ces organismes ne sont pas forcément des obsédés des procédés traditionnels de construction.
Ils connaissent également très bien les nouvelles solutions architecturales proposées par le marché.
Ils s’intéressent tout particulièrement aux solutions d’écoconstruction.
Ils mettent souvent en avant trois axes de travail : la construction bois, les murs végétaux et les toitures végétalisées extensives.
Ces dernières sont une sorte de nouvelle star de l’architecture paysagère.
Ce qui fait un paysage.
Les grands spécialistes du paysage, notamment les géographes et les naturalistes, le disent : “un paysage c’est bien sûr ce que la nature présente au regard humain… mais pas seulement”.
Un paysage est aussi éminemment culturel. Il est le fruit de ce que les hommes ont fait de la nature qui s’offre à ce regard. Yves Lacoste qui a étudié les travaux du géographe et grand historien Fernand Braudel, explique que chez ce dernier : “ Il faut prendre conscience que la raison d’être de la géographie est fonction de l’action et du mouvement au-delà de l’espace familier.”
Autrement dit : un paysage raconte aussi comment les hommes y sont en mouvement et comment ils y ont toujours été.
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Les Bâtiments de France
C’est sans doute ce qui explique la rumeur selon laquelle un architecte des Bâtiments de France aimera toujours beaucoup les murs et les toits végétalisés. Rappelons que l’ABF est un architecte dépendant du ministère de la Culture qui est systématiquement consulté sur tous les projets se situant sur un site classé.
Son rôle étant précisément de protéger les paysages, notamment au regard de ce qu’ils recèlent de bâtiments remarquables et de savoir-faire ancestraux, il verra dans un mur végétal ou un toit végétal un outil privilégié pour faire le lien entre une naturelle éternelle (celle des prairies sauvages) et un bâti qui exprime la façon dont les hommes habitent un lieu et s’y organisent pour vivre.
Quand insertion veut dire “discrétion”
La toiture végétalisée extensive est particulièrement adaptée au spectacle du paysage.
Qu’on en juge aux photos qui sont présentées sur cette page.
Toutes font appel à des solutions de végétalisation de toiture extensive (notamment le produit SUCCULIS).
Lorsqu’il s’agit d’épouser les courbes d’une colline ou de donner le sentiment de se “fondre” dans le paysage, un toit vert qui donne le sentiment de prolonger tout simplement la prairie alentour a presque des airs d’évidence.
A peine voit-on la photo que l’on se dit :
“il a toujours été là”.
Un sentiment d’éternité et d’évidence
Or, c’est bien ce sentiment architectural-là que vont rechercher ces spécialistes des paysages évoqués ci-dessus et dont l’influence est grande en matière de construction durable, autant du point de vue de la valeur esthétique que de celui-ci du respect des écosystèmes locaux.
Voilà pourquoi les maîtres d’ouvrages ont tout intérêt à devancer cette demande et à intégrer dans leurs projet d’aménagement cette conception architecturale où le bâtiment devient prolongement des espaces naturels alentour.
Et ce, qu’il s’agisse de collectivités territoriales en charge d’équipements publics ou d’aménageurs privés soucieux de l’attractivité du cadre de vie qu’ils vont proposer à leurs clients.
Ce qui semble naturel n’a rien de simple
Bien sûr, ce qui semble si naturel, ce qui donne le sentiment de simplement prolonger la nature n’a rien de simple.
Rappelons que la végétalisation d’une toiture ne se fait pas au hasard. Une toiture verte n’est pas un toit classique sur lequel on laisse pousser des plantes.
Le choix des végétaux doit être parfaitement maîtrisé. Ils doivent être capable de résister à toutes les conditions climatiques les plus extrêmes qui sévissent dans la région du projet (lire à cet égard notre article sur la proximité entre ce qui se passe sur un toit et l’écosystème de la toundra).
Leur système racinaire doit être maîtrisable. Pas question de voir se développer sur un toit végétalisé des plantes dont les racines finiront par percer le géotextile.
Les couches successives
De même, ces images qui donnent le sentiment que le toit est une suite évidente des espaces verts alentour font oublier la question de la gestion des eaux pluviales. Lorsque l’eau de pluie tombe de manière importante, il faudra l’aider à la fois à s’évacuer et la retenir suffisamment longtemps pour que l’évapotranspiration soit maximale. Une couche drainante sera prévue à cet effet.
Le substrat de culture sera choisi de sorte qu’à saturation maximale en eau, son poids ne sollicite par trop la structure portante du bâti, en-dessous.
Dans le cas des pentes
Lorsque le dessin du toit présente une pente, il faudra mettre en œuvre un dispositif anti-gravitaire, permettant de retenir le substrat et de lutter contre l’érosion (voir page 14 de ce document pdf les dalles ECORASTER, la dalle GEORASTER et les filet anti-érosion).
Et en cas de sécheresse
Enfin, en cas de sécheresse, la végétalisation qui doit “prolonger” l’espace alentour aux yeux du spectateur ne doit pas offrir un spectacle différent en termes de couleur.
Il faudra donc très souvent prévoir un système d’irrigation maîtrisée, afin d’apporter la stricte quantité d’eau dont ont besoin les végétaux pour ne pas mourir.
Mais attention ! Rien à voir avec les systèmes d’arrosage automatique par aspersion des pelouses de centres-ville dans les années 70 ! L’irrigation n’est là que pour empêcher le stress hydrique mortel des plantes.
Celles-ci, la plupart du temps, doivent “faire avec” ce que le climat leur apporte. Il faut juste leur apporter le petit peu d’eau dont elles ont besoin pour se comporter comme leurs congénères à quelques mètres de là.
On a d’ailleurs intérêt à choisir le plus possible des plantes adaptées à la région du projet. On appelle cela des plantes autochtones.
Cet art étonnant de la discrétion
Au final, on comprend que cet art étonnant de la discrétion dont doit savoir faire preuve une toiture végétale parfaitement intégrée dans le paysage, ne doit rien à l’improvisation.
On se doute également que l’insertion parfaite dans le paysage ne s’arrête pas à la fin du chantier.
Le sujet est encore peu développé dans les documents d’urbanisme ou les demande de permis de construire ou autre, mais il faut songer à l’entretien.
L’insertion paysagère ne se limite pas à une belle photo au moment de l’inauguration.
Elle doit être pérenne, on devrait même écrire “durable”, dans tous les sens du terme.
Il y a quatre saisons
Bien insérer son projet dans le paysage suppose que cela soit vrai pendant les quatre saisons, et sur plusieurs années.
Les choix de végétaux qui sera fait sera déterminant, bien sûr, mais pas seulement.
C’est tout le dispositif technique soutenant le projet qui permettra d’apporter cette cohérence indispensable entre le paysage alentour, son histoire, son mouvement et votre éco-bâtiment qui viendra s’y installer comme s’il avait toujours été là.
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