Les demandes des maîtres d’ouvrage évoluent avec la réglementation bien sûr, mais aussi et surtout avec les exigences du public. “Nous avons été frappé, lors de la canicule de 2018, explique Pierre Georgel, président d’ECOVEGETAL, par la façon dont la presse a traité le phénomène des îlots de chaleur urbains. De longues explications, des scénarios du futur. Il nous a semblé alors qu’une prise de conscience par l’opinion s’opérait nous l’avons indiqué sur notre blog, lu par des architectes, des urbanistes des maîtres d’ouvrage.
Un an plus tard, nouvelle canicule. Et là, le discours de la presse avait radicalement changé. En un an seulement. Finies les explications des phénomènes. Désormais, les journalistes voulaient des projets, des actes. Nous avons donc voulu savoir si les choses étaient claires pour l’opinion, si elle faisait vraiment le lien entre sols artificialisés, îlots de chaleur urbains et inondations. Nous avons été surpris par les résultats”.
Non seulement les phénomènes en jeu sont clairs pour les Français, mais ils veulent en effet des actes et entendent tenir compte des projets des candidats en matière de végétalisation dans leur vote aux municipales.
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Pourquoi et comment végétaliser sa ville
Longtemps la question du végétal en ville relevait de l’agrément et du confort. Le baron Haussmann, quand il a redessiné Paris, prévoyait ainsi que chaque parisien puisse disposer d’un jardin pour se promener à moins de 30 mn de chez lui. Puis, avec les débats sur la pollution de l’air, et l’environnement, on a souvent présenté la question de la nature et de l’arbre en ville, comme un enjeu de biodiversité, voire de bioremédiation (captation des polluants de l’air).
Avec l’urgence climatique et les températures extrêmes subies par les citadins lors des canicules à cause des îlots de chaleur dans certaines zones en ville, l’enjeu est désormais clairement de lutter contre l’artificialisation des sols. Et de réintroduire dans le système thermique des villes les bienfaits de l’évapotranspiration et des surfaces à albedo maîtrisé. Autrement dit : des surfaces qui ne renvoient pas la chaleur du soleil à d’autres surfaces.
Reste à savoir comment faire. Réintroduire des espaces verts, voire des forêts urbaines ne peut suffire. Le principe même d’une ville est d’accueillir beaucoup d’habitants sur peu de surface. Le principe d’Alphonse Allais, rémettre les villes à la campagne, se heurte au bon sens même. Les projets de type « forêts urbaines », s’ils sont intéressants, ne peuvent représenter des approches suffisantes. Ils ne peuvent contribuer à réinventer un milieu urbain durable, vivable et favorable à la biodiversité et à une maîtrise du cycle de l’eau en ville.
Voilà pourquoi nous plaidons chez ECOVEGETAL pour une végétalisation urbaine par la surface développée.
Pour compenser chaque mètre carré « pris » par la ville à la nature, végétalisons, via les balcons (à chaque étage d’un même immeuble), les terrasses, les parkings, des surfaces plus importantes encore que le mètre carré en question. Faisons en sorte que se reconstituent ainsi des corridors écologiques. Optimisons l’évapotranspiration de ces surfaces développées, de façon à créer une climatisation naturelle.
Et affectons ces surfaces à des projets spécifiques qui peuvent relever d’un modèle économique judicieux (agriculture urbaine, potagers thérapeutiques, etc.).
Telle est notre conviction et nous avons été agréablement surpris de constater que l’opinion nous rejoint.
Les enseignements de ce sondage
Selon les âges, les catégories socioprofessionnelles et les lieux de vie des personnes interrogées, qu’elles habitent dans des grandes villes et agglomérations, des villes moyennes ou dans des communes rurales, les priorités divergent mais un consensus se dégage pour dire que les mesures prises par les communes pour faire face aux canicules et aux fortes pluies sont insuffisantes (57% contre 42% qui estiment que les mesures prises sont suffisantes).
Les mesures pour réduire les dégâts des inondations et des canicules.
Tout le monde partage le même objectif, même si les avis divergent sur les moyens à mettre en place ….
Ainsi les personnes interrogées (1), pensent que les villes devraient consacrer plus d’argent à remplacer des places de parking en bitume par des parkings végétalisés. Ceci pour 53 % d’entre elles
Les villes devraient végétaliser les toits et les murs des bâtiments ( 47 % des réponses). Et enfin élargir les évacuations vers les égouts pour 45 % d’entre elles seulement.
Ce hit-parade est intéressant. Cette dernière solution qui, il y a quelques années encore, était la mesure principale mise en oeuvre par les collectivités, se situe désormais clairement derrière la lutte contre l’artificialisation des sols, représentée par les deux premières mesures. C’est une évolution importante de l’opinion.
En fonction de l’âge, les priorités des répondants sont très différentes. 63% des personnes âgées de 65 ans et plus souhaitent privilégier les investissements dans des parkings végétalisés (contre 47% des jeunes âgés de 18 à 24 ans) alors que les plus jeunes privilégient la végétalisation des toits et des murs des bâtiments (62% des jeunes âgés de 18 à 24 ans contre 38% des personnes âgées de 65 ans et plus).
De même, les habitants de la région parisienne souhaitent avant tout que leur ville se concentre sur la végétalisation des toits et des murs (52%) contre 40 % des habitants des petites villes (2000 à 19 999 habitants).
En région, les habitants du Sud-Ouest, probablement plus sensibles que les autres aux inondations, suggèrent de remplacer des places de parking en bitume par des parkings végétalisés pour 60 % d’entre eux contre 49% pour les habitants de Paris et de sa région.
Le sentiment que les mesures prises pour lutter contre la canicule et les fortes pluies sont insuffisantes.
Parmi les 57 % qui pensent que les mesures prises par leur commune pour faire face aux canicules et aux fortes pluies sont insuffisantes, les 25-34 ans, les CSP + et les femmes sont les plus en demande avec respectivement 66%, 63 % et 59 % d’opinions défavorables. A l’inverse 55 % des 65 ans et + pensent que les mesures prises sont suffisantes.
Globalement les habitants des communes rurales pensent que les mesures prises pour lutter contre la canicule et les fortes pluies sont plutôt suffisantes pour 51 % d’entre eux contre 63 % des habitants de Paris / R.P qui les estiment insuffisantes.
L’enjeu de la végétalisation urbaine lors de la campagne pour les municipales
La végétalisation est un argument électoral en pointe pour les jeunes et les habitants des villes moyennes.
Les jeunes dans leur ensemble sont parmi les électeurs les plus engagés sur la voie de la végétalisation des espaces urbains avec respectivement 71 % des 18/24 ans et 74 % des 25/34 ans qui tiendront compte des propositions des candidats visant à favoriser la végétalisation contre 63 % de leurs ainés (65 ans et +) qui feront de même.
Le Sud-ouest encore plus favorable à la végétalisation urbaine
Régionalement, là encore, le Sud-Ouest se distingue avec 71 % des électeurs qui tiendront compte des propositions des candidats contre 66% des habitants du Nord-Ouest. L’enjeu de la végétalisation semble plus prégnant dans les villes et agglomérations moyennes (20 000 à 99 999 habitants) avec 80 % des habitants qui en tiendront compte contre « seulement » 60 % dans les communes rurales (< à 2 000 habitants).
(1) Méthodologie de l’étude : voir document joint. Plusieurs réponses possibles, total supérieur à 100%. Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante : « Sondage OpinionWay pour ECOVEGETAL». Sondage réalisé les 8 et 9 janvier 2020 auprès d’un échantillon de 1008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par l’Institut OpinionWay. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
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